Programmation scientifique

La connaissance comme projet social

Avec la réconciliation au cœur de ses actions, la volonté de mettre en valeur les savoirs et les expertises autochtones, le souci de contribuer au développement communautaire autochtone et la vision d’une société qui reconnaît pleinement que les Peuples autochtones détiennent des droits dont celui à l’autodétermination, la mission de DIALOG est de renouveler la relation entre l’université et le monde autochtone trop longtemps caractérisée par un rapport unilatéral au savoir et l’existence de liens sectoriels, individuels et diffus engendrant peu de retombées pour les communautés et instances autochtones. Voué à la démocratisation des savoirs et de la science, DIALOG se caractérise par sa vision élargie du rôle moteur de la relation partenariale dans l’avancement des connaissances, son mode de fonctionnement axé sur l’ouverture à des formes multiples de savoirs, sa mission mobilisatrice, son existence ancrée dans la durée, la qualité de ses collaborations, son rayonnement international et sa contribution majeure aux initiatives de réconciliation entre la société québécoise et les sociétés autochtones.


À l’écoute des leaders et des détenteurs/détentrices de savoirs autochtones

En construisant un espace de rapprochement intellectuel, interinstitutionnel et interdisciplinaire au sein duquel les voix et les savoirs autochtones peuvent s’exprimer, DIALOG reconnaît l’apport des Autochtones à la recherche universitaire et à la science et met de l’avant des pratiques de recherche interactives et socialement engagées avec de nombreux acteurs/actrices et organisations autochtones. En soutenant les initiatives de décolonisation, de reconstruction sociale et d’affirmation culturelle et identitaire mises de l’avant par les acteurs et actrices autochtones au sein de leurs propres instances et communautés, DIALOG construit l’arrimage entre production scientifique, défis sociétaux, défis environnementaux et défis territoriaux au regard des réalités et enjeux identifiés par les partenaires et collaborateurs/collaboratrices autochtones.

Des retombées pour le milieu autochtone et la communauté scientifique nationale et internationale

Les productions du Réseau DIALOG, de quelque nature qu’elles soient, adoptent plusieurs formules selon les partenaires et acteurs/actrices impliqués et les besoins de connaissances ou de formation exprimés:  des articles scientifiques côtoient des textes spécialisés, des outils électroniques, des guides pédagogiques, des rapports de recherche, des synthèses de connaissances, des cartographies sociales et économiques, des chronologies compréhensives, des brochures destinées à différents publics, des banques de données interactives.

Actualiser et renouveler les connaissances

Le Réseau DIALOG met en relation des chercheurs/chercheures universitaires, des cochercheurs/cochercheures du monde autochtone et des étudiants/étudiantes engagés dans une démarche d’actualisation et de renouvellement des pratiques de recherche, des apprentissages collectifs, des méthodologies participatives, des théories décoloniales et des connaissances scientifiques et autochtones. Les travaux de recherche collaborative et de coproduction des connaissances réalisés au sein du Réseau DIALOG sont financés à travers divers programmes du Fonds de recherche du Québec-Société et Culture (FRQSC) et du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH). Ces subventions institutionnelles s’échelonnent généralement sur plusieurs années et mettent en présence, à un titre ou à un autre, tous les membres du Réseau. Selon les projets et les expertises développés, des financements complémentaires sont parfois obtenus par des équipes de recherche sectorielles. De plus, en vertu des ententes qui existent entre l’INRS et les différents partenaires universitaires et autochtones du Réseau, des sommes additionnelles sont régulièrement mises à la disposition des chercheurs/chercheures et des co-chercheurs/co-chercheures autochtones de même qu’aux étudiants/étudiantes membres selon leur rattachement institutionnel respectif.

Démarche éthique et méthodologique

La démarche de la sécurité culturelle constitue le principal ancrage conceptuel, méthodologique et éthique de tous les membres du Réseau DIALOG. Conçue à l’instar d’un outil de justice sociale, d’équité culturelle et d’affirmation identitaire, cette démarche vise à réduire les écarts et les inégalités sociales entre les Autochtones et les non-Autochtones et à transformer les rapports de pouvoir existants entre les uns et les autres. Ce cadre explicatif et compréhensif : 

  • reconnaît la légitimité de la différence sociale et culturelle autochtone selon qu’elle se manifeste en termes de connaissances, de pratiques, de compétences; b) considère les effets durables de la colonisation, du racisme systémique et du traumatisme historique et transgénérationnel;
  • contribue à créer des environnements sécurisants, accueillants et pertinents pour la population autochtone en différents domaines;
  • favorise le déploiement de services et d’initiatives en concordance avec les modes d’accompagnement, de transaction sociale et d’appréhension du réel issus du monde autochtone;
  • conduit à une révision des politiques et programmes destinés à la population autochtone. Cette démarche est devenue ces dernières années un des moteurs de la réconciliation entre Autochtones et non-Autochtones au Canada, en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Sous l’angle scientifique, elle repose sur la capacité transformatrice de la coconstruction des connaissances et de la recherche multidisciplinaire, collaborative et décoloniale, elle contribue à la valorisation des systèmes de savoirs autochtones, elle prend appui sur le travail de terrain et l’ethnographie de proximité et elle propose une révision des épistémologies à l’œuvre dans la création de la connaissance.

Consultez les publications de la boîte à outils des principes de la recherche en contexte autochtone.

Lignes directrices de la recherche autochtone

DIALOG souscrit pleinement aux principes du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) en matière de recherche autochtone définit comme suit :

Recherche réalisée dans n’importe quel domaine ou discipline qui est menée « par et avec » des communautés, des sociétés ou des personnes des Premières nations, des peuples inuit ou métis ou d’autres nations autochtones et qui les concerne et repose sur leur sagesse, leurs cultures, leurs expériences ou leurs systèmes de connaissances exprimés dans des formes dynamiques, passées et actuelles. La recherche autochtone peut englober les dimensions intellectuelles, physiques, émotionnelles et (ou) spirituelles du savoir de manière à créer des liens créatifs entre les personnes, les endroits et l’environnement naturel.

Quelles que soient les méthodes ou les perspectives appliquées à un contexte donné, tout chercheur qui mène de la recherche autochtone, qu’il soit ou non autochtone, s’engage à maintenir une relation fondée sur le respect avec tout peuple ou toute communauté autochtone du Canada ou d’ailleurs.

Tous les travaux de recherche touchant les peuples autochtones doivent respecter les dispositions du chapitre 9 – La recherche visant les Premières nations, les Inuits ou les Métis du Canada de la deuxième édition de l’Énoncé de politique des trois Conseils : Éthique de la recherche avec des êtres humains.

Quelques publications des membres :

Asselin H. et S. Basile. 2018. « Concrete ways to decolonize research » . ACME: An International Journal for Critical Geographies, 17 (3): 643-650.

Basile S. 2012. Lignes directrices en matière de recherche avec les femmes autochtones. Kahnawake, Femmes autochtones du Québec.

Bellier I. 2020. » Penser la diversité à partir de la reconnaissance des peuples autochtones en droit international » , dans Céline Ruet (Dir. ), Appréhender la diversité – Regards pluridisciplinaires sur l’appréhension de la diversité, Bayonne, IFJD: 119-148

Bellier I. et J. Hays. 2019. Échelles de gouvernance et droits des peuples autochtones. Collection Horizons autochtones. Paris, L’Harmattan.

Desmarais L. 2020. « The Anishinabeg’s Call to Protect the Moose » , briarpatch, 28 décembre 2020

Guay C. 2017. Le savoir autochtone dans tous ses états : Regard sur la pratique singulière des intervenants sociaux innus d’Uashat mak Mani-Utenam. Collection Peuples autochtones et enjeux contemporains. Montréal, Presses de l’Université du Québec.

Guimont Marceau S., J-O Roy et D. Salée. 2020. Peuples autochtones et politique au Québec. Collection Politeia. Montréal, Presses de l’Université du Québec.

Kermoal N. et I.Altamirano-Jiménez (eds.). 2016. Living on the land : Indigenous Women’s Understanding of Place. Edmonton, Athabasca University Press.

Lévesque C., G. Polèse et D. Geoffroy. 2016. « Naskapi Women: Words, Narratives, and Knowledge » , dans I. Altamirano et N. Kermoal (Dir.), Living on the land: Indigenous Women’s Understanding of Place. Edmonton, Athabasca University Press: 51-84.

Lévesque C. 2015. « Promouvoir la sécurisation culturelle pour améliorer la qualité de vie et les conditions de santé de la population autochtone « , Revue Droits et Libertés (numéro spécial Décolonisation et droits des peuples autochtones), 34 (2) : 16-19.

Nadon-Legault È.-M. 2019. « Perception des femmes iiyiuu-iinuu du programme de sécurité du revenu des chasseurs et piégeurs cris » . Mémoire de maîtrise. Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue.

Radu I. 2015. « Miyupimaatisiiun in Eeyou Istchee: Healing and Decolonization in Chisasibi » . Thèse de doctorat. Concordia University.

Rousseau A. 2019. « Expérimenter des formes de « mieux-être »: reconnaître le sens de l’expérience en considérant le pouvoir de dire et de faire des Anicinabekwek (femmes algonquines) » . Les ateliers de l’éthique, 14 (2): 208-239.

Salée D. et C. Lévesque. 2015. « The Politics of Indigenous Peoples-Settler Relations in Québec: Economic Development and the Limits of Intercultural Dialogue and reconciliation » . American Indian Culture and Research Journal 40(2): 31-50.

Viscogliosi C., H. Asselin, S. Basile et al. 2020. « Importance of interactions with others and communication from Indigenous elders in contributing to individual and community wellness in health, education, attitudes, and services delivery: Results from a scoping review on social participation and intergenerational solidarity » . Canadian Journal of Public Health, 111:1-15.

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