Le rapport de la Commission royale sur les peuples autochtones : vingt ans plus tard, quel bilan?
Colloque/atelier no. 468, lundi 9 et mardi 10 juin 2016
Daniel Salée (Université Concordia) et Carole Lévesque (INRS)
En 2016, vingt ans se seront écoulés depuis le dépôt du rapport de la Commission royale sur les peuples autochtones (CRPA). Après cinq ans de travaux, de consultations publiques et d’études spécialisées sur la situation des peuples autochtones, la Commission mit au jour un tableau préoccupant de la réalité socioéconomique consternante et des graves malises psychosociaux qui affligeaient ces derniers de manière quasi généralisée. Devant ce tableau qui, inévitablement, fit mal paraître la société canadienne, le gouvernement promit de mettre en branle diverses mesures conçues pour modifier la donne et poser les bases d’une nouvelle relation, plus juste et plus équitable, entre les peuples autochtones et la société allochtone. Qu’en est-il vingt ans plus tard? La relation entre les Peuples autochtones et la société canadienne est-elle meilleure aujourd’hui qu’elle ne l’était dans la foulée de la crise d’Oka? Quel bilan faut-il faire de la situation sociale, économique et politique des peuples autochtones aujourd’hui? Quel bilan également faut-il faire des politiques étatiques qui leur sont destinées? La perception qu’ont des Peuples autochtones la société et l’État canadiens a-t-elle évolué? Les constats de la CRPA ont-ils permis aux Peuples autochtones de mieux asseoir et de faire avancer leurs revendications? Alors que les questions de politique publique liées aux Peuples autochtones mobilisent de plus en plus l’attention des autorités politiques et du public canadien (violence faite aux femmes autochtones, autonomie gouvernementale, développement économique nordique, «ldle no more», etc.), il convient de poser un regard franc et sans complaisance sur ce qui est advenu des bonnes intentions et des promesses de changement faites par la société et l’État canadiens dans la foulée de la CRPA. Le colloque se propose du même souffle comme une réflexion sur la nature des rapports contemporains entre majorité et minorités au sein des démocraties libérales comme le Canada.