À propos
DIALOG est un espace d’engagement relationnel et éthique entre le monde autochtone et le monde universitaire fondé sur la coconstruction et la mobilisation des connaissances. À l’heure de la société du savoir et du vivre-ensemble, DIALOG participe pleinement aux efforts de réconciliation avec les Peuples autochtones et à leurs initiatives de reconstruction sociale et de décolonisation.
Regroupement stratégique interuniversitaire, interinstitutionnel, interdisciplinaire et international créé en 2001, DIALOG est ancré à l’Institut national de la recherche scientifique (une constituante de l’Université du Québec). Subventionné par le Fonds de recherche du Québec – Société et Culture (FRQ-SC) et par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH), DIALOG réunit quelque 100 personnes et bénéficie de l’étroite collaboration de plusieurs partenaires universitaires et partenaires autochtones.
Les membres de DIALOG, qu’ils soient chercheur.e.s, étudiant.e.s ou leaders, intervenant.e.s et intellectuel.le.s autochtones, proviennent d’horizons disciplinaires multiples, partagent des pratiques et des intérêts diversifiés et ont pour objectif commun l’avancement des connaissances scientifiques et autochtones pour une société plus juste et une reconnaissance à part entière des cultures, des droits, des savoirs, des valeurs et des visions du monde des Premiers Peuples.
Par ses travaux de recherche interactive et de coconstruction des connaissances qui allient questionnements scientifiques et défis sociétaux, par ses activités d’animation scientifique, ses programmes de soutien à la recherche collaborative et partenariale, à la formation et à l’édition, ses initiatives en matière de mobilisation des connaissances, ses mécanismes de diffusion et ses banques de données interactives, DIALOG contribue à la démocratisation des savoirs relatifs au monde autochtone à l’échelle nationale comme à l’échelle internationale.
Le mandat de DIALOG en cinq volets
CONTRIBUER À LA MISE EN PLACE ET AU MAINTIEN D’UN DIALOGUE ÉTHIQUE, NOVATEUR ET DURABLE entre l’université et les instances et communautés autochtones afin de dynamiser et de promouvoir la coproduction des connaissances et la recherche interactive et collaborative.
DÉVELOPPER UNE MEILLEURE COMPRÉHENSION des réalités historiques, sociales, économiques, culturelles et politiques du monde autochtone, des enjeux contemporains et des relations entre Autochtones et non-Autochtones en misant sur la coconstruction des connaissances et en favorisant la prise en compte des besoins, savoirs, pratiques, perspectives et approches des Autochtones en matière de recherche et de politiques publiques.
SOUTENIR LA FORMATION ET L’ENCADREMENT des étudiant.e.s universitaires, et plus particulièrement des étudiant.e.s autochtones, en les associant aux activités et réalisations du réseau et en mettant à leur disposition des programmes d’aide financière et des bourses d’excellence.
PARTICIPER À L’ENRICHISSEMENT ET AU PERFECTIONNEMENT des compétences des actrices/acteurs autochtones en matière de recherche sociale et environnementale et en mobilisation des connaissances.
ACCROÎTRE L’IMPACT INTELLECTUEL, SOCIAL, ÉCONOMIQUE ET CULTUREL de la recherche relative aux Peuples autochtones en développant de nouveaux outils de connaissance interactifs, participatifs et pédagogiques, et en multipliant les initiatives de diffusion, de partage, de transfert et de mobilisation des connaissances afin de faire connaître et de mettre en valeur ses résultats et ses avancées au Québec, au Canada et à travers le monde.
Historique
Le réseau DIALOG a été mis sur pied au début des années 2000, à une époque où l’univers de la recherche relative aux Peuples autochtones était en pleine mutation. On assistait à un décloisonnement disciplinaire majeur au sein des universités; alors que pendant des décennies la recherche émanait surtout de l’anthropologie, elle était désormais présente autant en linguistique, en droit, en histoire, en démographie et en science politique qu’en géographie, sociologie, éducation, criminologie, environnement, administration, littérature ou communications.
Dans la foulée des retombées de la Commission royale sur les peuples autochtones qui s’est tenue à l’échelle du Canada au début des années 1990, ce domaine de recherche connaissait une effervescence particulière qui se traduisait par une hausse significative du nombre d’étudiant.e.s (à la fois autochtones et non-autochtones) et de chercheur.e.s, et par une multiplication des intérêts de recherche. Mais plus encore, la demande des organisations, instances et communautés autochtones d’une participation accrue aux recherches qui les concernent s’accentuait, à l’instar de leurs préoccupations pour la prise en compte par les chercheur.e.s et l’académie de leurs propres attentes et aspirations en matière de recherche et de leurs propres traditions intellectuelles. On se rendait compte également, à la même époque, que des centaines, voire des milliers de travaux produits par les chercheur.e.s québécois depuis le début du 20e siècle n’étaient absolument pas connus et ne circulaient que très rarement à l’extérieur des milieux très spécialisés.
C’est ainsi qu’est né le projet novateur de se doter d’un forum collectif et public afin de bâtir des ponts entre des disciplines diverses au regard des questionnements relatifs aux Autochtones, d’installer des passerelles entre le monde universitaire et les autres lieux de production de connaissances au sein des sociétés et des communautés autochtones, de regrouper les connaissances déjà accumulées et de diffuser plus largement la production scientifique auprès des communautés et instances autochtones.
La formule du réseau s’est imposée d’elle-même dès le début en tant que structure privilégiée de la société du savoir car elle permet d’agir simultanément sur le plan scientifique et sur le plan social. La recherche scientifique peut en effet contribuer à transformer le monde dans lequel nous vivons lorsqu’elle s’ouvre sur la société et, dans le cas particulier des Peuples autochtones, contribuer à améliorer les relations entre les Autochtones et les autres citoyens du Québec, tout en constituant un vecteur de reconnaissance sociale à part entière pour des groupes historiquement exclus de la scène publique et du monde du savoir et fermement engagés sur le chemin de l’autonomie.